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Au premier coup d’œil, lorsque nous découvrons les peintures de Denise, nous sommes frappés par quelque chose qui semble un peu hors du temps. Nous semblons avoir perdu tous nos repères, avant de reconnaître une ambiance qui nous est familière. Puis, comme une révélation, dont nous n’arrivons pas à deviner d’où elle surgit, le fond de l’œuvre nous semble plus rassurant. Celui qui se compose d’un mélange entre l’angoisse et la profondeur de l’âme. Une âme qui se la joue tourmentée entre la mélancolie des personnages et une certaine joie de vivre. Dans la douleur et la tristesse, les émotions se glissent avant d’apercevoir un sourire, puis la gaieté et le bonheur retrouvé. C’est ainsi que se ressentent ses origines, cette culture si profondément ancrée dans les traits du pinceau, même si nous ne l’avions pas su l’anticiper au premier abord. Dès le premier regard, ce regard qui dit tout, et que nous avons tendance à masquer par la suite. Seulement, lorsque l’on apprend que Denise est flamande, tout s’éclaire. Les couleurs deviennent lumineuses. Le côté sombre révèle alors son autre facette. Surtout, il ne faut pas s’imaginer derrière l’aspiration vitale de la création, la facilité ou la désinvolture, alors qu’il faut voir la mise en place qui se répand, au fur et à mesure de la réflexion, avant d’exploser. Au départ, ce n’est pas un travail spontané — est-ce de la peur du trepalium ou d’un labeur dont on ne verrait pas le bout ? —, mais le fruit d’une longue réflexion, fait d’hésitations et de doutes, jusqu’à ce que l’élan créateur surgisse et se mette en action. Alors, il ne reste plus, pour que cela coule de source, d’arriver à l’extase des couleurs qui se marient et s’épousent pour s’accorder dans la nuit infinie du temps. Alain Meunier-Baudelaire
Willem Denise : . |
